La Cuisine est un Art

Lorsque l’on parle d’art, on cite toujours un écrivain, un musicien ou un peintre dont la mission est de créer un univers illusoire, un paradis artificiel pour nous consoler d’une réalité qui serait absurde. La mission d’un cuisinier est tout autre : en créant un univers qui n’a rien d’illusoire, un paradis qui n’a rien d’artificiel, il nous rapproche d’un Dieu dont je ne sais si tel ou tel chef y croit mais dont je suis certain qu’ils ne le rejettent pas. Et si un grand repas c’est du rêve, de l’illusion et des idées, c’est aussi l’univers des choses les plus simples auxquelles le génie du chef ajoute celui des choses invisibles. Certains cuisiniers nous donnent accès à cette réalité, ils nous la font percevoir dans son évidence concrète parce qu’ils sont, tout simplement des artistes.

Bernard Carrère.


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24 décembre 2010

Le jambon de Bayonne

Vauban, à qui l’on doit comme on le sait de nombreuses fortifications en Pays Basque, de Socoa à Bayonne, de Saint-Jean-Pied-de-Port à Mauléon, était également un excellent mathématicien. Dans un traité qu’il appelait “Ma Cochonnerie”, il a calculé la postérité d’une seule truie pendant douze ans. Cette postérité se monte en enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants à : 6 434 838 cochons !
"Le cochon, concluait-il, est avec le lapin l’animal le plus prolifique qui soit au monde !" Si ce traité n’a guère laissé de traces dans la mémoire collective, le nom de Bayonne associé à celui de jambon contribue depuis des siècles à la notoriété de la ville. Rabelais lui-même écrivait qu’il n’y avait meilleur jambon que de Bayonne ! Cette affirmation est toujours d’actualité lorsque le “Jambon de Bayonne” est véritablement de Bayonne. Coupé en fins copeaux, presque transparents, accompagné d’une tranche de pain de campagne, d’un bon vin rouge, seul ce “Jambon de Bayonne” est digne de porter le nom de sa ville d’origine.
Que serait la garbure, ce “pot au feu” béarnais, que je confirme bigourdan, parfumé et nourrissant, composé de légumes de nos potagers sans le “talon” de jambon qui lui donne corps et saveur ? De nos jours encore, de nombreuses familles élèvent un ou deux cochons qui seront sacrifiés pendant les rudes mois d’hiver afin de préparer des jambons que dans tout le sud-ouest on baptise de Bayonne.

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